L’Alberta devrait financer les hôpitaux en fonction des soins prodigués afin de réduire les temps d’attente chroniques, insiste l’IEDM

En Australie, les temps d’attente ont diminué de 16 pour cent en l’espace d’un an après la mise en œuvre du financement à l’activité.


MONTRÉAL, 25 avr. 2024 (GLOBE NEWSWIRE) -- L’adoption du financement à l’activité pour les hôpitaux de l’Alberta pourrait réduire les temps d’attente et améliorer la productivité, selon une étude de l’Institut économique de Montréal.

« Notre modèle actuel de financement des hôpitaux incite à traiter le moins de patients possible, car chaque nouveau patient représente un coût supplémentaire », explique Krystle Wittevrongel, analyste senior en politiques publiques et leader du Projet Alberta à l’IEDM. « Il est impératif que nous passions immédiatement à un financement à l’activité afin de commencer à réduire les temps d’attente, comme l’ont fait tant d’autres gouvernements. »

En Alberta, le temps d’attente entre la référence d’un médecin généraliste et le traitement par un spécialiste est parmi les plus élevés au Canada : 33,3 semaines, contre 29,4 semaines au Québec et 20,3 semaines en Ontario.

À l’heure actuelle, les hôpitaux albertains sont financés par un système de budgets globaux. Un tel système alloue aux hôpitaux une enveloppe budgétaire préétablie pour financer un nombre déterminé de services, d’après les budgets des années précédentes.

Le Québec est en pleine transition vers un modèle appelé « financement à l’activité ». Ce système prévoit le versement d’un montant fixe aux hôpitaux pour chaque traitement administré.

Au Québec, après l’adoption du financement à l’activité, le coût d’une IRM a diminué de 4 pour cent et le nombre d’IRM a crû de 22 pour cent. Dans le secteur de la radiologie et de l’oncologie, la productivité a augmenté de 26 pour cent, tandis que le coût des procédures a baissé de 7 pour cent.

De même, en matière de colonoscopies et d’endoscopies digestives, la productivité a augmenté de 14 pour cent et les cas en attente hors délai ont diminué de 31 pour cent.

Cette situation n’est pas unique au Québec, puisque l’Australie a connu une baisse de 16 pour cent des temps d’attente dans la première année suivant l’adoption du financement à l’activité, selon l’étude.

« Nous ne pouvons pas continuer de répéter les mêmes erreurs en espérant des résultats différents », a déclaré Mme Wittevrongel. « Si nous aspirons à un système de santé véritablement axé sur le patient, passons à un système qui a fait ses preuves : le financement à l’activité. »

L’étude de l’IEDM est disponible ici : https://www.iedm.org/wp-content/uploads/2024/04/note052024_fr.pdf.

L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal et Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.

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